Small is beautiful - Farmili

Petit élevage = small is beautiful

« Small is beautiful » signifie littéralement « ce qui est petit est joli ».

Cet adage trouve tout son sens à la lumière de l’actualité récente. Petit rappel…

– une ferme de 1000 vaches a vu le jour tout récemment près d’Abbeville dans la Somme ;

– une ferme de 250 000 poules pondeuses a suivi, toujours dans la Somme mais cette fois-ci à Beauval ;

– une enquête vidéo sur l’élevage du lapin en France, publiée le 23 octobre sur le site du Monde, a suscité l’indignation sur un élevage industriel encore largement méconnu du grand public.

Ces événements doivent nous pousser à nous interroger, quelque soit notre sensibilité à la question du bien-être animal. Car il s’agit là d’un sujet qui transcende très largement cette seule notion. Il est davantage question de bon sens face à ce qui ressemble de plus en plus à une dérive incontrôlée. Peut-on encore utiliser les nobles mots « élevage », « élever », pour une exploitation qui compte en centaines de milliers le nombre d’animaux dans sa seule enceinte ? Jusqu’où va t-on repousser les limites matérielles de l’élevage moderne, si tant est que l’on puisse encore le définir ainsi ? La question est posée plus que jamais.

Bonne nouvelle toutefois : comme souvent la clé du problème se trouve entre les mains du consommateur. Ou plutôt concomm’acteur…

Nous nous plaignons de ce que les industriels mettent dans nos assiettes, le souvenir des lasagnes à la viande de cheval est encore dans les mémoires… A chaque fois que vous passez à la caisse du supermarché, dites-vous que vous passez dans l’isoloir d’un bureau de vote. Par votre acte d’achat, vous votez ! Car désormais, c’est une autre bonne nouvelle, l’information est accessible à tous. Et les industriels, toujours attentifs aux réflexes d’achats du consommateur, suivent nos exigences.

Nous pouvons tout à fait concilier soucis d’économie et exigence de qualité, sans pour autant exiger systématiquement du bio. Autrement dit, entre le poulet de bresse AOP à plus de 25 euros de kilo (il les vaut cela dit !) et le poulet de batterie à moins de 8 euros de kilo, il y a la possibilité de trouver un aliment de qualité, produit à partir d’un animal élevé dans des conditions respectables.

En autorisant les « fermes usines » car c’est ainsi que l’on définit le mode d’élevage cité plus haut, les autorités visent le pouvoir d’achat sans aucune considération du bien-être animal ou de la qualité du produit. Dans ce modèle, le seul critère prit en considération est le portefeuille du consommateur, le reste ne fait tout simplement pas partie de la grille de lecture. Ainsi les animaux « produits » dans ces usines, car c’est bien d’usines qu’il est question, répondent à des critères précis : ils sont issus de souches sélectionnées pour produire (un volume de viande optimal quand il s’agit de viande, un volume d’œufs quand on parle de poules pondeuses) le plus possible dans un laps de temps le plus court possible, c’est le principe même de la productivité.

Et pour pousser le raisonnement jusqu’au bout, la viande issue de ces élevages industriels porte le nom opportun de « minerai », car tant qu’à suivre la logique…

Vous avez la nausée ? Vous ne savez pas quoi faire pour changer celà ?

Pourtant rien de plus simple : regardez les étiquettes des produits, privilégiez le « small is beautiful » : les élevages à taille réduite, ceux-là seuls dans lesquels les éleveurs sont à même de maîtriser ce qu’ils produisent, ceux dans lesquels les animaux bénéficient de conditions de vies… normales, tout simplement.

Et tiens rêvons un peu… si vous produisiez pour vous-même ?

Ghislain Journé

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>