Nelson Wilmotte

Nelson Wilmotte, architecte français et fondateur de la marque Copacabanon.

Nelson Wilmotte, l’architecte du vivant

Pour donner au poulailler ses lettres de noblesse, Farmili a collaboré avec l’architecte français Nelson Wilmotte, fondateur de la marque Copacabanon. Passionné de nature, le fils du célèbre architecte Jean Michel Wilmotte a d’abord préféré l’univers du jardin, cet espace indissociable du bâti où se prolongent les lignes architecturales.

« Plus jeune je me destinais au métier de paysagiste. J’étais passionné par la structure du jardin. Le bâtiment se retranscrit dans les végétaux. J’abordais l’espace, le paysage, de manière architecturale. Assez logiquement j’ai fini par embrasser l’architecture, car c’est le métier de l’art qui chapeaute tout et qui ouvre véritablement le champ des possibles. »

Avec Copacabanon, qu’il crée en 2016, Nelson Wilmotte imagine un concept de cabanons de jardins modulables « 100% made in Jura » où chacun peut donner corps à son rêve de cabane dans un budget maîtrisé : comptez 15 à 20 000 euros pour une véritable pièce à vivre d’une vingtaine de mètres carrés.

Lorsque Farmili le contacte pour lui demander d’adapter un de ses cabanons pour y loger des poules, l’architecte relève le challenge sans hésiter avec la ferme volonté d’aborder le poulailler comme un véritable élément d’architecture – Une révolution était en marche dans la basse-cour !

Rencontre avec un architecte du vivant.

– Comment peut-on définir le style Nelson Wilmotte ?

 
Mon architecture est la réponse en volume au souhait d’une personne pour un lieu, avec une fonction précise. J’affectionne les réalisations épurées qui se structurent autour de la lumière et des matériaux – l’architecture intemporelle en d’autres termes. Un bâtiment intemporel va faire abstraction de la mouvance architecturale du moment en éliminant les artifices et toute intention anecdotique.

Finalement je me définis plutôt comme un « touche à tout » ! Ce que j’aime avant tout dans mon métier, c’est la richesse des rencontres qui me conduisent à concevoir un jour un décor d’opéra ou une maison, le lendemain un musée pour ADP ou une usine pour Arcelor Mittal… et aujourd’hui un poulailler !

Je souhaite développer ma profession au-delà de son cadre originel en m’appuyant sur internet pour faire évoluer la profession en la rendant plus accessible. En 2009 j’ai par exemple imaginé Architurn, la première agence d’architecture intérieure online accessible à tous et aujourd’hui avec Copacabanon je propose des constructions en bois à la fois originales, fonctionnelles et accessibles.

– Côté jardin, quelles sont tes sources d’inspiration ?

 
Pascal Cribier, Charles Jenckset et Jacques Virtz sont mes références. Chacun a su réinventer à sa façon le jardin en lui créant une structure à chaque fois unique et harmonieuse. Ils ont bousculé les codes comme sut le faire en son temps André Le Nôtre, en imaginant de nouvelles géométries, plus subtiles et tout aussi complexes.

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Bassin du château de Mery-sur-Oise par Pascal Cribier

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Jardin du château de Mery-sur-Oise par Pascal Cribier

 

– Comment est né le concept Copacabanon ?

 
A l’âge de 19 ans je me suis lancé dans la conception d’une cabane dans le jardin de mon enfance. La construction m’a pris 10 ans. J’ai tout fait de mes mains, des plans aux aménagements en passant par le choix des matières – du mélèze, une essence noble à la résistance exceptionnelle.

Finalement cette cabane a donné naissance à un véritable projet d’entreprise autour d’une cabane en bois pouvant être déclinée pour de multiples usages. Une cabane fonctionnelle, accessible, mais surtout esthétique, par opposition à l’abri de jardin traditionnel.

Aujourd’hui nous proposons six gammes de produits, aussi bien pour les particuliers que pour les collectivités. Nous travaillons par exemple sur un projet d’une vingtaine de maisons d’hôtes pour la côte d’Azur. Ces nouvelles constructions en bois remportent un gros succès car elles répondent à une demande croissante pour des constructions durables, plus respectueuses de l’environnement. Le confort inclus !

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Les cabines de plage – Copacabanon

 

– Le bois est ton matériau de prédilection ?

 
Le bois est incontestablement un matériau d’avenir, quand les lobbyistes du béton finiront par tomber ! Il y a tant de bonnes raisons de choisir le bois : plus respectueux de la charte environnementale, des propriétés thermiques plus intéressantes, une esthétique et un confort incomparable… Heureusement le bois (re)devient une tendance de fond, on me demande de plus en plus de constructions à ossatures bois.

– Faut-il une échelle pour accéder à sa cabane ?

 
Nul besoin de tout cela, mes cabanes sont bâties de plein pied !

Je suis farouchement opposé aux cabanes suspendues dans les arbres car elles vieillissent mal et abîment l’arbre, qui rappelons-le est une espèce vivante, vouée à évoluer. Au bout de quelques années dans l’arbre, votre cabane va perdre de l’horizontalité au niveau du plancher, il n’y a aucune durabilité possible.

Pour une impression de suspension je préfère les structures légères sur pilotis. L’idée est davantage de flirter avec la nature, plutôt que de l’écraser.

– Qu’est-ce qui t’a séduit dans l’idée d’un partenariat avec Farmili ?

 
J’aime les animaux, j’ai toujours eu des poules et des moutons à la maison. Pour cette raison et pour la vision de l’écologie qu’elle défend, l’aventure Farmili m’a tout de suite séduit. Quand on voit ce qui se trouve dans les animaleries on se dit qu’il y a une place pour l’innovation. Le poulailler n’est pas forcément une cage de merde, ça peut être un mobilier esthétique. Lui donner ses lettres de noblesse et le revaloriser comme un élément d’architecture, c’est un challenge très excitant je trouve !

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Le Poulailler Cap Ferret, un véritable petit cottage tout confort, idéal pour 6 poules

Pour Farmili nous avons revisité notre modèle Parme, initialement conçu comme une cabane pour enfants. Rebaptisé Poulailler Cap Ferret, c’est un véritable petit cottage tout confort, idéal pour 4 poules. Il est même équipé d’une porte automatique pour que ces dames dorment la crête tranquille ! Il a été installé en région lyonnaise sur un site de l’Institut Mérieux, client de Farmili. A cette occasion nous avons également imaginé une bergerie à partir de notre modèle Grison. 5 moutons bretons y passent la nuit… et s’y plaisent beaucoup semble-t-il !

Ces mobiliers originaux ont été créées exclusivement pour Farmili, nous travaillons d’ailleurs ensemble sur un nouveau projet de mini ferme pour le printemps prochain…

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La bergerie Ouessant accueille 5 moutons bretons

 

– Que penses-tu du concept de la mini ferme au service de l’autoproduction pour ceux qui disposent d’un jardin ?

 
Il est certain que l’idée d’autoproduction fait son chemin, c’est dans l’air du temps. Est-ce une véritable tendance de fond, nous verrons, en tout cas je l’espère !

Pour commencer il faut changer les mentalités, ce à quoi on s’attèle. Mais il est certain qu’aujourd’hui le public est sensibilisé et affiche des attentes fortes sur ces thématiques, nous le constatons chaque jour avec nos clients. Un nouveau cycle s’enclenche, un cercle vertueux… Ce processus va s’inscrire dans la durée.

Il y a beaucoup de raisons de s’intéresser à cette écologie du quotidien car elle est source d’enseignements essentiels, de loisir, de bien-être.

Propos recueillis par Ghislain Journé.

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