Photo Jeff Nalin

Grégory Cuilleron portrait 1

Point cocotte avec Grégory Cuilleron

Interview exclusive pour Farmili.

Aux commandes de la deuxième saison de La Tournée des Popotes sur France 5, Grégory Cuilleron creuse son sillon et détonne dans la fresque des cuisiniers en vogue. Autodidacte, cet ancien communiquant passé par la télé réalité culinaire (Un dîner presque parfait puis Le combat des régions sur M6) mène sa carrière tambour battant, porté par un appétit et une bonne humeur contagieux.

Après un premier épisode sur l’Île de la Réunion à goûter des larves de guêpes et autres vers locaux, nous avons proposé à Grégory d’apaiser son palet avec un petit point « œuf cocotte ». L’occasion de revenir sur le phénomène de la ferme urbaine et de l’interroger sur son rapport aux animaux.

Bonjour Grégory. Tu voyages beaucoup, aux Etats-Unis notamment. Les américains ont justement lancé la tendance de « l’urban-farming ». Toi qui est citadin, qu’en penses-tu ?

J’y vois d’abord un intérêt pédagogique. Et puis remettre cette nature au centre de la vie, c’est aujourd’hui essentiel pour le bien-être de chacun et des citadins en particulier. La ferme urbaine fait partie des grands projets pour le futur, je pense.

As-tu des souvenirs d’une expérience à la ferme dans ta vie ? Si oui, quels enseignements en as-tu tiré ?

J’ai une maison à la campagne, mon grand-père était agriculteur et quand j’étais scout j’ai pas mal aidé à la ferme. Donc oui, c’est un univers qui m’est familier et sympathique. C’est surtout un métier difficile. La ferme est un lieu dans lequel on puise des enseignements essentiels, on s’y cale avec les saisons et l’environnement. On récolte les fruits aux sens propre et figuré.

En France, on observe également l’émergence de l’autoproduction ; en atteste l’engouement des français pour les potagers et les poules pondeuses… Pratiques-tu l’autoproduction ?

Moi non, car malheureusement je n’ai pas le temps et il faut être très présent. En revanche quand l’occasion se présente j’aime aider. Et un jour j’aurai un grand potager, c’est mon rêve… avec l’aide d’un jardinier bien entendu. Et pour montrer aux enfants, surtout !

A quoi ressemblerait la mini-ferme de tes rêves ?

Il y aurait des poules, des asperges et des morilles ! Pour faire des œufs cocotte morilles/asperges !

Dans son livre L’animal est une personne[1], l’auteur évoque sa nostalgie d’une époque où l’homme et l’animal formaient « le même grand tout ». Quel rapport entretiens-tu avec l’animal, celui-là même qui enrichit nos recettes ?

J’avoue que je n’ai pas de problème pour manger des animaux (y compris des insectes ! Ndlr), ce qui ne m’empêche pas d’avoir un profond respect pour eux. On peut les aimer et les associer à la cuisine, ce n’est pas incompatible !

As-tu un souvenir marquant avec un animal ?

Oui, avec Noé, le chien que j’avais quand j’étais enfant. Comme moi il adorait manger du saucisson ! Mais j’ai dû lui apprendre à ne pas en abuser…

En France, plus de 70% des œufs de poule consommés proviennent d’élevages en batterie et les évolutions récentes démontrent une tendance lourde : l’animal entre de plus en plus dans  un processus industrialisé (fermes de 1000 vaches, poulaillers de 250000 poules etc.). Qu’est-ce que cela t’inspire ?

Je n’y suis pas favorable évidemment. La qualité des produits alimentaires est indissociable du respect qu’on accorde aux animaux. Je pense en particulier aux volailles de Bresse qui sont élevées au grand air. Goûtez-les, vous comprendrez !

Te souviens-tu de ton premier « émoi papillaire » ?

(Il cherche) Des plats simples : gâteau au yaourt et blanquette de veau !

Venons-en aux œufs : comment les aimes-tu ? Une recette pour nos lecteurs ?

Dans un ramequin versez quelques lamelles d’oignon fris, cassez un œuf, ajoutez 10 cl de crème fraîche et faites cuire au bain marie à 120 degrés four chaud pendant 20 minutes. Ensuite ajoutez quelques morilles coupées en rondelle et poêlées dans du beurre. Terminez par quelques asperges fines cuites à l’anglaise (plongées dans l’eau bouillante 6 minutes puis refroidies dans l’eau glacée pour qu’elles restent fermes et bien vertes). Agrémentez de quelques croûtons, du jambon cru et dégustez.

Merci Grégory !!!

Gregory Cuilleron, Bagneux, 4 septembre 2014

Gregory Cuilleron, Bagneux, 4 septembre 2014

Propos recueillis par Ghislain Journé pour Farmili.

Ne ratez pas le prochain épisode de La Tournée des Popotes jeudi 18 juin à 21h35 sur France 5.

[1] Franz-Olivier Giesbert « L’animal est une personne », chez Fayard.

Crédits photo : Jeff Nalin (portrait principal) et Virginie De Galzain (portrait dans l’article).

 

 

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